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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 08:31

Bonjour, Mains.jpg

 

Souvent, je pense à ce qu'ont vécu les personnes de mon entourage pendant mes périodes de "faux moi".

Faux moi", car je n'étais pas moi-même : hilarante parfois, énervée à d'autres moments, bégayante et titubante aux pire de certains moments.

Souvent, je pense à mes deux enfants qui ont assisté  certains soirs à ma déchéance, à mes lendemains emprunts de trous de mémoire "mais je te l'ai dit hier !",...

Malgré mon état, je voyais tant de choses dans leur regard : à la fois de la colère (qui se verbalisait souvent ou entraînait des changements de comportement : provocation pour le plus petit, éloignement pour le plus grand), et de l'inquiétude aussi.

Souvent, je me demande pourquoi l'amour que je leur porte n'a pas suffi à me permettre d'arrêter .

 Et cela, bon nombre de personnes me l'ont fait remarquer : "Pense à tes enfants !". Je sais que c'était dit dans le but de me me fairre réagir, mais c'est aussi un côté obscure de la maladie qui semble incompréhensible pour la plupart (dont moi-même). Moi qui serait capable de beaucoup de sacrifices pour eux, et bien là, rien à faire. Et les alcoolodépendants(tes), comprendront bien ce que je veux dire...

Egoïsme ? Peut-être. Mais aussi une telle dévalorisation que je me sentais inutile pour eux. Une mauvaise mère quoi !

Ce qu'il en reste : une belle culpabilité, et une confiance à regagner.

Dès ma première cure (en 2008), je leur ai parlé de ma maladie. J'ai tout d'abord écrit une longue lettre pendant mon séjour, à mon plus grand fils (19 ans à l'poque) en lui expliquant, en lui demandant pardon. Puis, à mon retour, j'ai parlé avec le plus jeune (6 ans).

J'avais l'impression qu'ils comprenaient, mais j'ai su par la suite que c'était surement inconcevable pour eux, et qu'en tous les cas ils ne l'acceptaient pas.

Les rechutes n'ont fait qu'amplifier le problème... Même s'ils ont toujours été près de moi, avec moi , lors de mes "vrai moi". J'imagine combien ils vivent dans la crainte d'une nouvelle rechute (combien de temps avant que cela ne recommence ?).

Leur expliquer, leur répéter que je vais bien, leur parler de l'alcoolodépendance assez régulièrement, voilà les moyens que j'adopte pour tenter de les rassurer. Même si je ne leur ai jamais caché que l'épée de Damoclès était au dessus de ma tête, j'insiste sur le fait que  je n'ai pas envie de rechuter et que j'essaie de l'éviter...

Mes enfants, ces héros !

Je pense souvent aux deux soirées où l'aîné m'a sauvé la vie après tentative de suicide.

Je pense souvent aux bouteilles que le cadet a trouvé par hasard dans ma chambre, et que j'ai découvertes cachées derrière son lit.

Que de gestes d'amour, de protection.

 

Les rôles étaient inversés : c'est à moi de les protéger !!!

 

Le coeur d'un enfant c'est grand. L'amour s'y déverse en cascade.
Michel Jonasz

 

C'est lui qui l'a dit (et je pense que personne ne peut le contredire...)

 

A bientôt

 

 

 

 

 

 

 

  Mains

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"Comme un serpent qui mue, je dois perdre mon ancienne peau, imprégnée de goûts et d'arrière-goût d'alcool."
Hervé Chabalier - Le Dernier pour la Route

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