Bonjour !
De bonne heure et de bonne humeur...
Toujours abstinente et toujours sous baclofène (un peu de remue ménage de ce côté là, mais j'en parlerai dans mon prochain article), je profite de quelques instants libres pendant mon séjour sur l'Atlantique !
Mercredi.
J'entre dans le métro parisien.
8h30. 16 stations.
Bon, malgré mon impatience, je décide de profiter de l'instant présent pour qu'il passe plus vite.
J'observe.
Les couleurs. Du gris, du noir, un peu de bleu ciel, mais aucune couleur qui pourrait éclairer mon début de journée !
Ah si ! En regardant bien, une cravate bien rouge.Eh ben, je ne vois plus qu'elle dans ce bloc grisâtre. J'ai beau détourner les yeux, mais ils reviennent vers cet homme en costume... gris... mais avec une cravate rouge. Ca change tout !!!
Pas de coupes de cheveux extravagantes (pour moi), des mocassins, quelques baskets ou sandales - ouïe, un frisson à l'idée que dans la foule quelqu'un se fasse marcher sur les pieds !
Il est tôt (pour les parisiens), et il y a du monde (trajet travail à cette heure). Tout le monde a la mine renfrognée, en demi somnolence, et certain(e)s affichent des cernes bien marquées. Pas d'enfants, curieux. Nous sommes mercredi. Grasse matinée ? Déjà à la garderie ou en centre de loisirs ?
Station 7. Certains descendent, d'autres montent, le b.a. ba du métro quoi ! Toujours pas de couleurs. 2 jeunes gens attirent mon attention. Une jeune fille et... une autre personne : une autre jeune fille? Un jeune homme ? Pas de signe disctinctif (pour moi). Un jogging flottant, des cheveux longs. Alors je me dis, avec un petit rire intérieur, que je vais regarder côté thorax, si vous voyez ce que je veux dire ! Pas de chance, c'est un T. shirt flottant lui aussi !!!
Pas de réponse à ma question existentielle de 9h00 : est-ce une fille ou un garçon ?
Bon, passons aux occupations.
Casques, oreillettes pour certains. La radio ? La musique en mp3 ? Des conversations téléphoniques aussi. A Paris, tquasiment tout le monde y va de son oreillette pour être sûr d'écouter la sonnerie et parler sans avoir l'appareil à l'oreille.
D'autres préfèrent la lecture avec un bouquin ou le fameux journal du matin : Canard Enchaîné, (pour se détendre?), le Monde (pour se cultiver ?), et Direct Matin (pour les 2 et sans payer ?)
Station 12. Certains descendent, d'autres montent. Toujours ces mêmes visages qui me renvoient une tonne de fatigue et de "pas envie d'aller au boulot"....
Et si j'observais un peu les stations ? Cette faïence métro, qu'est-ce qu'elle ferait bien dans ma cuisine et ma salle de bain ! En 3 mètres de station, il y aurait de quoi faire 4 cuisines et 4 salles de bains comme les miennes !!!
Bon, les graffitis des tunnels feraient nettement moins bien dans mon intérieur. Quoique...
Un panneau publicitaire attire mon regard. Je ne vois que le tire-bouchon. "Ouvrez un grand cru". Pas de hasard. L'alcoolo-dépendante, c'est moi ! En fait, il y a aussi un robinet et soulagement lorsque je lis l'origine de la campagne : L'eau de Paris...
Une autre me fait dire qu'on essaye de pincer là ou ça fait mal. Un chien avec un air très, très... mais alors très malheureux. "L'animal souffre en silence". SPA. Au passage, une petite dose de souffrance pour moi aussi. Campagne réussie !!!
Je me retourne vers le jeune duo. Rappelez-vous, une fille ou un garçon ? Pour ma part je n'avais pas oublié ma question existentielle de 9h du matin...
A 9h30, j'entends une voix sortir enfin de sa bouche et là, pas d'hésitation, c'est un garçon !
Ouf ! Eureka ! La station 16 approche. Mon impatience revient. Mon excitation aussi. Après un petit 1/4 d'heure de marche, je retrouve mon plus jeune fils et je l'emmène avec moi pour un peu plus d'un mois...
Je descends, ils montent.
Je coure, je m'envole.
Tous ces inconnus du métro ont bel et bien disparus de mon esprit. Garçon. Fille. Bleu. Gris... je m'en fous et c'était sans doute idiot. Mais ils m'ont permis de calmer l'intensité de mes émotions. J'ai porté mon regard sur les autres, mais eux ont-ils seulement porté un regard sur moi ?
Pas de réponse. Aucune importance. La vie est à présent toute en rose.
"Si je perdais ma bibliothèque, j'aurais toujours le métro ou le bus. Un billet le matin, un billet le soir, et je lirais les visages."
Marcel Jouhandeau
C'est lui qui l'a dit...
A bientôt