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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 09:10

Bonjour !metro2.jpeg

De bonne heure et de bonne humeur...

Toujours abstinente et toujours sous baclofène (un peu de remue ménage de ce côté là, mais j'en parlerai dans mon prochain article), je profite de quelques instants libres pendant mon séjour sur l'Atlantique !

 

Mercredi.

J'entre dans le métro parisien.

8h30. 16 stations.

Bon, malgré mon impatience, je décide de profiter de l'instant présent pour qu'il passe plus vite.

J'observe.

Les couleurs. Du gris, du noir, un peu de bleu ciel, mais aucune couleur qui pourrait éclairer mon début de journée !

Ah si ! En regardant bien, une cravate bien rouge.Eh ben, je ne vois plus qu'elle dans ce bloc grisâtre. J'ai beau détourner les yeux, mais ils reviennent vers cet homme en costume... gris... mais avec une cravate rouge. Ca change tout !!!

Pas de coupes de cheveux extravagantes (pour moi), des mocassins, quelques  baskets ou sandales - ouïe, un frisson à l'idée que dans la foule quelqu'un se fasse marcher sur les pieds !

Il est tôt (pour les parisiens), et il y a du monde (trajet travail à cette heure). Tout le monde a la mine renfrognée, en demi somnolence, et certain(e)s affichent des cernes bien marquées. Pas d'enfants, curieux. Nous sommes mercredi. Grasse matinée ? Déjà à la garderie ou en centre de loisirs ?

Station 7. Certains descendent, d'autres montent, le b.a. ba du métro quoi ! Toujours pas de couleurs. 2 jeunes gens attirent mon attention. Une jeune fille et... une autre personne : une autre jeune fille? Un jeune homme ? Pas de signe disctinctif (pour moi). Un jogging flottant, des cheveux longs. Alors je me dis, avec un petit rire intérieur, que je vais regarder côté thorax, si vous voyez ce que je veux dire ! Pas de chance, c'est un T. shirt flottant lui aussi !!!

Pas de réponse à ma question existentielle de 9h00 : est-ce une fille ou un garçon ?

Bon, passons aux occupations.

Casques, oreillettes pour certains. La radio ? La musique en mp3 ? Des conversations téléphoniques aussi. A Paris, tquasiment tout le monde y va de son oreillette pour être sûr d'écouter la sonnerie et parler sans avoir l'appareil à l'oreille.

D'autres préfèrent la lecture avec un bouquin ou le fameux journal du matin : Canard Enchaîné,  (pour se détendre?), le Monde (pour se cultiver ?), et  Direct Matin (pour les 2 et sans payer ?)

Station 12. Certains descendent, d'autres montent. Toujours ces mêmes visages qui me renvoient une tonne de fatigue et de "pas envie d'aller au boulot"....

Et si j'observais un peu les stations ? Cette faïence métro, qu'est-ce qu'elle ferait  bien dans ma cuisine et ma salle de bain ! En 3 mètres de station, il y aurait de quoi faire 4 cuisines et 4 salles de bains comme les miennes !!!

Bon, les graffitis des tunnels feraient nettement moins bien dans mon intérieur. Quoique...

Un panneau publicitaire attire mon regard. Je ne vois que le  tire-bouchon. "Ouvrez un grand cru". Pas de hasard. L'alcoolo-dépendante, c'est moi ! En fait, il y a aussi un robinet et soulagement lorsque je lis l'origine de la campagne : L'eau de Paris...

Une autre me fait dire qu'on essaye de pincer là ou ça fait mal. Un chien avec un air très, très... mais alors très malheureux. "L'animal souffre en silence". SPA. Au passage, une petite dose de souffrance pour moi aussi. Campagne réussie !!!

Je me retourne vers le jeune duo. Rappelez-vous, une fille ou un garçon ? Pour ma part je n'avais pas oublié ma question existentielle de 9h du matin...

A 9h30, j'entends une voix sortir enfin de sa bouche et là, pas d'hésitation, c'est un garçon !

Ouf ! Eureka ! La station 16 approche. Mon impatience revient. Mon excitation aussi. Après un petit 1/4 d'heure de marche, je retrouve mon plus jeune fils et je l'emmène avec moi pour un peu plus d'un mois...

Je descends, ils montent.

Je coure, je m'envole. 

Tous ces inconnus du métro ont bel et bien disparus de mon esprit. Garçon. Fille. Bleu. Gris... je m'en fous et c'était sans doute idiot. Mais ils m'ont permis de calmer l'intensité de mes émotions.  J'ai porté mon regard sur les autres, mais eux ont-ils seulement porté un regard sur moi ?

Pas de réponse. Aucune importance. La vie est à présent toute en rose.

"Si je perdais ma bibliothèque, j'aurais toujours le métro ou le bus. Un billet le matin, un billet le soir, et je lirais les visages."

Marcel Jouhandeau

C'est lui qui l'a dit...

A bientôt

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 13:16

Bonjour,

De retour brièvement, mais je n'ai pas résisté...

Coup de gueule après des jours assez difficiles à gérer.


Voilà, c'est fait ! J'ai fait le voyage pour partager des moments avec mon fils et être là lors de sa toute nouvelle rentrée scolaire.

 

Rassurée. pour lui : il m'a fait visiter sa nouvelle ville, qu'il connaisait déjà. Il m'a montré les endroits qu'il aime et son domicile avec son papa.

Je l'ai trouvé serein et même impatient d'aller dans sa nouvelle école.

Cela s'est confirmé jeudi matin, et jeudi soir au téléphone : "C'était trop bien. Ma maîtresse est super gentille..."

 

Pour ma part, même si j'étais aussi excitée que lui, je suis rentrée rassurée. Et le contre coup s'est fait ressentir le lendemain de mon retour.

Plus de petit garçon avec qui discuter (même si le téléphone et internet fonctionnent bien. Mon fils le plus âgé est là (ou presque - copains et travail obligent - pour le week_end).

 

Coup de gueule, pourquoi ?

Parce qu'essayant de passer cette épreuve comme je le peux (cela me semble plutôt humain d'être "chavirée" après avoir pris une telle décision et d'avoir vécu ces moments pleins d'émotions). j'ai été confrontée, en prime, à une méchanceté des plus pathétiques !

 

Sans rentrer dans les détails et même si j'ai des torts, je retiens ces mots : "Tu a choisi l'alcool plutôt que ton nain" (nain parce que le mot enfant est bien trop compliqué à exprimer pour quelqu'un qui n'a pas été capable de s'occuper du sien)

"... Continue de te saouler, ça tu sais bien le faire...je n'ai pas envie de me trimbaler une grosse moche..."


Parfait pour le respect, la culpabilité,...

 

Coup de gueule, car de quel droit peut-on traiter l'être humain de telle façon ? Au titre d'un plaisir à se procurer ? Je le plains. Sa colère et son venin se sont déversés sur moi (pas de chance, ça n'était vraiment pas  le bon moment cette fois-ci). Je le plains d'avoir autant de rancoeur, d'être aussi aigri... et aussi méchant. Tout le monde en prend pour son grade, même ses amis (mais pas en face bien sûr, sinon il n'en aurait plus). Hier c'était pour moi.

Coup de gueule. Contre moi aussi. Je n'ai pas réussi (encore une fois) à me protéger de personnes aussi toxiques. Je ne me suis concentrée  sur ces moments agréables qui existaient toutefois, même si je pense qu'il y trouvait un intérêt.

 

Bon vent à ce genre de personne qui m'inspire plus de pitié qu'autre chose, mais qui toutefois sait très bien trouver les mots qui font plus que mal pour se faire du bien. L'égoïsme dans toute sa splendeur !

 

A bientôt. Peut-être...

 

 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 09:50

Bonjour,

 

Oui, nous avons des réactions qui ne sont pas dans les normes.

Oui, nous faisons du mal à notre entourage.

Oui, nous sommes différents lorsque nous avons bu.

Mais souhaitons nous vraiment tout cela ?

 

J'affirme aujourd'hui que nous ne voulons pas devenir alcoolo-dépendnts.

Nous ne voulons pas faire de mal à notre entourage.

 

Nous essayons seulement de trouver le médicament qui nous aidera à supporter...

 

Je dis nous, car je pense que bon nombre de malades sont dans le même cas que moi : boire pour apaiser, pour oublier peut-être.

 

Alors est-ce de l'égoïsme ? Je ne le crois pas, même si une part d'égocentrisme entre en ligne de compte : nous sommes  NOTRE objet de tous les dégoûts, de tous les épuisements, de toutes les questions auxquelles nous ne trouvons pas de réponses.

Oui, à cet instant, nous pensons à nous, mais dans des termes bien peu élogieux !

Pour un peu que notre entourage en rajoute une couche avec le continuel "Tu dois te battre pour tes enfants..., pour untel pour unetelle...Tu n'as pas le droit de flancher...", et là arrive à grands la fameuse CULPABILITE qui nous ronge un peu plus !!!!

 

Personnellement, je bois lorsque que je me sens NULLE ! Lorsque que je ne trouve plus aucun moyen de relever la tête pour être au top avec mon entourage. Je ne me sens pas capabler d'assumer.

Est-ce cela l'égoïsme ?

Même aux pires moments de ma vie, en souhaitant me rendre vers la mort, j'ai pensé à ceux qui m'entourent. A ces moments là je pensais sincèrement que l'issue fatale serait un soulagement. Pour tout le monde...

 

Heureusement, ces idées me sont sorties de la tête, mais je pense à ceux qui sont dans cette détresse, et je leur dis : soyez courageux, encore une fois. Même si la route est longue, l'espoir n'est jamais perdu. Nous ne sommes que des êtres humains et nous avons LE DROIT de ressentir des émotions si fortes que nous ne pouvons plus avancer, même si cela paraît impensable pour certains. Ceux-là mêmes qui, nous en demandons beaucoup je le sais, devraient être à l'écoute de notre souffrance.

 

Faire comprendre que contrairement à l'idée reçue, nous ne sommes pas (ou plus) des SUPERMEN ou SUPERWOMEN !!!

 

Il n'y a pas de superman. Tout le monde s'habille de la même manière, en mettant une jambe à la fois dans son pantalon.

Rick Mears

 

C'est lui qui l'a dit...

A bientôt

 

 

 

 

 

 

 

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 09:53

Bonjour,

Plus matinale, donc c'est bon signe côté alcool... mais cela veut aussi dire que je me suis bien habituée à ces benzodiazepines en contre-partie. Mais bon, on n'a rien sans rien !

Le moral est revenu, moins de cauchemars, de sueurs la nuit : je me répète à chaque fois, car ces symptômes sont bel et bien réels et font partie du processus. Il est bon de le savoir. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Hier, j'ai passé un moment chez moi à discuter avec mon plus grand garçon (22 ans). Nous avons reparlé de la maladie, j'ai répondu à ses questions, comme par exemple "Mais qu'est-ce qui fait que tu vas bien, et que tout bascule d'un seul coup ? Je ne comprends pas". Même si moi-même je n'ai pas toutes les réponses, j'ai simplement tenté de lui exprimer mon ressenti à chacune de ces étapes, et de lui dire qu'il y a un blocage psychologique que je ne parviens pas pour l'instant à régler. Et tant que je ne l'aurai pas réglé, l'alcoolodépendance sera difficile à maîtriser, comme mes émotions.

Notre avis s'est rejoint très vite sur un sujet, puisqu'il m'a confirmé que j'avais besoin de travailler, de m'occuper l'esprit, les activités manuelles qui occupent mon temps après sevrage, la lecture, le jardinage... (que j'apprécie pourtant) ne suffisant pas...

Cela tombe bien, car ayant créé une entreprise, je vais l'aider à développer ses démarches commerciales et de... communication !

Nous avons parlé longuement de sa reprise d'activité pour l'automne, et ce moment m'a procuré une sensation que je n'avais pas connue depuis longtemps : excitation, impatience... 

Je vais enfin servir à quelque chose professionnellement, et en plus pour mon fils !!!!

Ce fut un moment de partage, de tendresse aussi, car je me sentais capable de me livrer, d'avoir une conversation sérieuse, et j'ai ressenti le bien-être que cela lui procurait (confirmé par un bisou intense à son départ).

C'est bien pour tout cela qu'il faut que je poursuive ma bataille, même s'il est plus délicat de vivre des moments équivalents avec mon plus jeune fils (9 ans), qui est pour l'instant en vacances avec son papa.

En cure au mois de septembre, je n'assisterai pas à sa rentrée des classes, et je risque de ne pas le voir avant mon départ...

Ressenti : culpabilité, tristesse.

J'essaierai toutefois d'avoir une conversation avec lui par téléphone, en essayant de trouver les mots les plus appropriés pour lui faire partager l'espoir réel que je mets dans ma prochaine étape. Sans doute pas facile à comprendre pour un petit bonhomme qui partage mon quotidien et qui m'a déjà vu partir en hospitalisation tellement de fois... Mais j'essaierai.

En finalité, je me dis que j'ai de la chance : deux enfants merveilleux, une famille qui m'entoure (prête à prendre en charge mon fils pendant mon absence - son papa vivant à 350 kms), des amies qui me soutiennent, mon compagnon qui m'héberge pour éviter que je sois seule chez moi... 

Mon destin est entre mes mains, ça je le sais depuis longtemps. Arriverai-je à en tirer le positif pour le quotidien futur ? Réponse dans quelques semaines, voire quelques mois...

Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin.

Marguerite Yourcenar

C'est elle qui l'a dit...

A bientôt

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 09:00

Bonjour,


L'alcoolodépendance peut toucher toutes les générations, toutes les couches sociales,...

 

Et nous voilà tous égaux face à cette maladie.

Au cours des groupes de paroles auxquels j'assiste, je m'aperçois toutefois que cette égalité paraître paradoxale.  

Différentes personnes nous sommes : femmes, hommes, jeunes, moins jeunes, "insérés" professionnellement, marginaux,...

Différentes personnalités nous avons : fort caractère, ambition, motivation profonde, fragilité,...

Différents passés nous avons, et différents présents.

Je suis toujours épatée par ceux qui sont abstinents depuis plus d'un an, après seulement une cure, voire 10 jours de sevrage. Alors pourquoi pas moi ?

Parce que dans l'égalité, je dois être différente !

 

Je suis aussi à la limite de la culpabilité lorsque certains expliquent leur alcoolisme par une réaction à une situation particulièrement douloureuse (maladie d'un proche par exemple). Alors, pourquoi je me suis abandonnée à ce poison quand mes problèmes étaient bien moins importants ?

Parce que dans l'égalité, je dois être différente !

 

Si les témoignages diffèrent, nous arrivons toujours à un moment ou un autre à un constat identique : l'alcool nous a enlevé une partie de notre vie ; nous sommes passés par les mêmes moments de culpabilité, de souffrance morale, physique ; nous avons eu les mêmes symptômes (état de manque - voire crise d'épilepsie -, se cacher pour boire, cacher les bouteilles, ne plus se souvenir de ce qu'on a dit ou fait,...).

 

A ces moments là, la différence de chacun s'évapore et laisse place à une égalité évidente : celle de l'alcoolodépendance et de l'envie de ne pas retourner dans cet enfer de vie.

 

C'est ce que j'aime dans ces groupes de paroles. Là où enfin le jugement disparaît et où l'écoute, l'échange et le soutien sont les moteurs de ces rencontres. Comment pourrais-je y assister si l'indifférence était de mise ?

 

 

Lorsqu'on souffre, rien n'est plus pénible comme le contact des indifférents.

Laure Conan

   

 C'est elle qui l'a dit...

 

A bientôt 

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 08:31

Bonjour, Mains.jpg

 

Souvent, je pense à ce qu'ont vécu les personnes de mon entourage pendant mes périodes de "faux moi".

Faux moi", car je n'étais pas moi-même : hilarante parfois, énervée à d'autres moments, bégayante et titubante aux pire de certains moments.

Souvent, je pense à mes deux enfants qui ont assisté  certains soirs à ma déchéance, à mes lendemains emprunts de trous de mémoire "mais je te l'ai dit hier !",...

Malgré mon état, je voyais tant de choses dans leur regard : à la fois de la colère (qui se verbalisait souvent ou entraînait des changements de comportement : provocation pour le plus petit, éloignement pour le plus grand), et de l'inquiétude aussi.

Souvent, je me demande pourquoi l'amour que je leur porte n'a pas suffi à me permettre d'arrêter .

 Et cela, bon nombre de personnes me l'ont fait remarquer : "Pense à tes enfants !". Je sais que c'était dit dans le but de me me fairre réagir, mais c'est aussi un côté obscure de la maladie qui semble incompréhensible pour la plupart (dont moi-même). Moi qui serait capable de beaucoup de sacrifices pour eux, et bien là, rien à faire. Et les alcoolodépendants(tes), comprendront bien ce que je veux dire...

Egoïsme ? Peut-être. Mais aussi une telle dévalorisation que je me sentais inutile pour eux. Une mauvaise mère quoi !

Ce qu'il en reste : une belle culpabilité, et une confiance à regagner.

Dès ma première cure (en 2008), je leur ai parlé de ma maladie. J'ai tout d'abord écrit une longue lettre pendant mon séjour, à mon plus grand fils (19 ans à l'poque) en lui expliquant, en lui demandant pardon. Puis, à mon retour, j'ai parlé avec le plus jeune (6 ans).

J'avais l'impression qu'ils comprenaient, mais j'ai su par la suite que c'était surement inconcevable pour eux, et qu'en tous les cas ils ne l'acceptaient pas.

Les rechutes n'ont fait qu'amplifier le problème... Même s'ils ont toujours été près de moi, avec moi , lors de mes "vrai moi". J'imagine combien ils vivent dans la crainte d'une nouvelle rechute (combien de temps avant que cela ne recommence ?).

Leur expliquer, leur répéter que je vais bien, leur parler de l'alcoolodépendance assez régulièrement, voilà les moyens que j'adopte pour tenter de les rassurer. Même si je ne leur ai jamais caché que l'épée de Damoclès était au dessus de ma tête, j'insiste sur le fait que  je n'ai pas envie de rechuter et que j'essaie de l'éviter...

Mes enfants, ces héros !

Je pense souvent aux deux soirées où l'aîné m'a sauvé la vie après tentative de suicide.

Je pense souvent aux bouteilles que le cadet a trouvé par hasard dans ma chambre, et que j'ai découvertes cachées derrière son lit.

Que de gestes d'amour, de protection.

 

Les rôles étaient inversés : c'est à moi de les protéger !!!

 

Le coeur d'un enfant c'est grand. L'amour s'y déverse en cascade.
Michel Jonasz

 

C'est lui qui l'a dit (et je pense que personne ne peut le contredire...)

 

A bientôt

 

 

 

 

 

 

 

  Mains

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 06:33

Bonjour,

 

Je reviens quelques instants sur ce que j'ai écrit récemment "honte, culpabilité,...), et surtout sur l'évocation des propos de mon père. En me relisant, et après réception d'un message, je m'aperçois que l'on pourrait croire que je  juge ses réactions très durement .

Loin de là... Je sais qu'il m'aime et qu'il serait  prêt à me prendre cette maladie pour la subir à ma place. Je sais qu'il culpabilise beaucoup, se sentant responsable de beaucoup d'évènements qui peuvent m'arriver... De tout cela, je ne doute pas.

 

Quant au déni, j'en reste quand même un peu persuadée. Il y a du "non-dit dans ses paroles" (quel contre-sens pourtant bien réel), qui lui font employer des mots pour en évoquer d'autres, mais il y a aussi une non acceptation du couple que forme l'alcoolodépendance et sa fille. Je veux dire en ce sens, qu'il ne parvient pas à imaginer la déchéance qu'a pu être la mienne, et qui n'a rien de différent de celle des "pochetrons" dont il parle.

 

En tous les cas, je ne lui en veux pas, je l'aime aussi et je souhaitais simplement insister sur le ressenti d'un alccolo-dépendant face aux autres, au regard des autres, dans toutes leurs différences.

Même les personnes qui nous aiment le plus peuvent nous faire mal sans le vouloir? Pas seulement. C'est aussi nous qui parasitons leurs messages par, justement, cette honte, cette culpabilité,...

 

Je suis responsable de la façon dont je reçois ce qui vient de l'autre.

C'est moi seul qui donne sens au message que je reçois.

Jacques Salomé

 

C'est lui qui l'a dit...

 

A bientôt

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 07:07

Bonjour,

 

Aujourd'hui, je souhaite parler à nouveau du regard des autres.

 

Je m'aperçois que même si je parle plus facilement de ma maladie, je ne l'évoque facilement qu'avec des personnes que je connais, car je crois qu'au plus profond de moi, j'ai honte.

Si tout mon entourage familial, amical et certains de mes collègues sont au courant depuis un certain temps, je me souviens très bien de mon appréhension en attendant leur réaction à cet aveu. Car il s'agit bien d'un aveu : révèler un fait dont je ne suis pas fière.

Jusque là, j'ai eu beaucoup de chance avec mes interlocuteurs : la plupart d'entre eux a compris, a écouté, a cherché à comprendre.

Une seule personne est dans le déni total : mon père. Impossible pour lui d'imaginer sa fille alcoolo-dépendante.

Je sais toutefois qu'il est là, et bien là, à mes côtés, mais à sa manière.

Ses propos sont quelquefois blessants : lorsqu'il évoque untel (jamais unetelle, car pour lui c'est sûrement inconcevable) "qui boit du matin au soir". Il ne se rend pas compte de l'effet "miroir" que cela produit chez moi.

D'autres propos peuvent être  comiques et douloureux : lorsqu'il m'écrit alors que je suis en cure de désintoxication : "Nous sommes enchantés que tu puisses profiter de ce centre de remise en forme, et que tu les fasses avec sérieux."

Que de messages j'ai reçus en une phrase !

Non-dit et pression, voilà ce que j'ai reçu. Pour le non-dit, j'ai l'habitude  , cela fait partie de mon éducation et évoqué en ces termes m'a fait plutôt sourire. Quant à la pression, j'ai senti qu'il souhaitait un miracle que je n'étais pas certaine de lui offrir et un certain doute sur mes capacités. .

La suite des évènements a prouvé qu'il avait raison. Décevoir son père, même s'il ne le montre pas, voilà un regard que j'ai du mal à gérer.

Toutefois, je me suis apaisée face à son comportement et je n'ai aucune rencoeur: nous poursuivons dans le non-dit, car c'est le seul moyen de nous épargner l'un et l'autre...

D'autres personnes ont choisi de prendre du recul. Par méconnaissance de la maladie, me trouvant certainement moins amusante, ou ne sachant pas comment se comporter.

Je le respecte aussi.

Savoir accepter la différence, pardonner et se séparer des personnes "toxiques"... Je me suis rendu compte que c'était beaucoup plus apaisant que la colère qui mine et ne change rien dans le comportement de l'autre...

 

Quant à mes enfants, je crois que la honte et la culpabilité sont  toujours là. Je pense souvent à ces personnes malades d'un cancer (dont cetaines connaissances) et je ne peux m'empêcher de faire des rapprochements : une épée de Damoclès au dessus de la tête jusqu'à la fin de ses jours, mais aussi une différence essentielle : même si je crois foncièrement que leur maladie est rarement provoquée "par hasard" (pour moi, l'inconscient a un rôle essentiel dans les maladies organiques), dans le cas de l'a alcoolisation, c'est moi qui décide consciemment de reprendre cette fameuse bouteille...

 

Enfin, quant à mon environnement extérieur à ce cercle proche, je me sens un peu à part, différente sûrement, et ma hantise est qu'on apprenne ce que je suis devenue par la bouche des autres. Peur du jugement hâtif, sans pouvoir expliquer ma version.

 

Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à  partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes.

Jean-Paul Sartre

 

C'est lui qui l'a dit...

 

Encore du progrès à faire de ce côté là...

 

A bientôt

 

 

 

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 08:42

Bonjour,

Aujourd'hui : contente de retrouver cette page d'écriture.
Je vais commencer à transmettre le lien de mon blog. En retour, ce sera donc l'étape des premières impressions des autres...

Le regard des autres. Quelle notion importance pour moi ! Quel "boulet" aussi !!!!

Etre aimée, être appréciée pour ce que je fais ; voilà le moteur de mes comportements dans lequel j'ai mis du carburant pendant longtemps.
Surtout ne pas susciter ces reproches, ces jugements négatifs que je ne pouvais pas supporter. C'est peut-être cela qui m'a rendu un peu perfectionniste (le "un peu" est juste là pour modérer ce qui pourrait paraître prétentieux).
Etre perfectionniste, c'est bien A PRIORI. Super en qualité de salariée  : prête à beaucoup pour obtenir le résultat escompté par mon employeur. Moins bien sûrement pour les autres : en demander toujours plus, éviter de déléguer... donc chiante !
Voilà pour le rapport aux autres, mais en ce qui me concerne, ça n'est pas mal non plus : de l'énergie, de l'énergie et encore de l'énergie en terme de temps passé à optimiser mes résultats. De la déception, encore de la déception en réalisant que mes résultats ne correspondent pas toujours à ce que l'on attend de moi. Des doutes, encore des doutes sur mes capacités, que je remets en cause régulièrement. Et surtout une observation du ressenti des autres (que je souhaite lié à ma perfection), une attente de reconnaissance...
Je vivais à travers le regard des autres au détriment de ce que je suis vraiment, donc panne sèche, plus de carburant !

Le regard des autres face à l'alcool. Ca, c'est sûrement ce qui m'a permis de changer. Un peu.
Ce regard, j'essaie de ne plus le recevoir à mon intention mais à celle de la maladie, même si pour moi  il évoque souvent le mépris, le rejet,  le manque de tolérance,..., mais aussi l'incompréhension. 
Pas plus tard que ce week-end, Jérôme* me disait  en répétant les propos qu'il avait eu avec son amie "Je ne suis ni un coureur de jupon, ni drogué, ni alcoolique...".
Pour moi, blessure intérieure.
Mais comment lui en vouloir, à lui qui manque sûrement d'informations sur la maladie (qu'il ne considère d'ailleurs pas comme telle) ? 
Lui qui, comme la majorité des personnes, associe sûrement alcoolisme à un manque de volonté, à de l'égoïsme,... qui ne parvient pas à comprendre tout simplement ?
Je n'ai pas relevé (peut-être à tort), mais je ne lui en veux pas : nous sommes différents, et nous n'avons pas les mêmes informations sur le sujet. Alors je me suis efforcée de poursuivre l'explication de l'alcoolodépendance.
Ca n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière...

* : prénom changé par souci d'anonymat.

Parler de ce qu'on ignore finit par vous l'apprendre.
Albert Camus

C'est lui qui l'a dit...

A bientôt
 

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